WASHINGTON - La graisse brune du nourrisson, qui joue un rôle actif pour brûler des calories et réguler le métabolisme, subsiste chez l'adulte. Elle offre un moyen potentiel de perdre du poids et de combattre l'obésité et le diabète, selon des recherches publiées aux Etats-Unis.
La médecine pensait que la graisse brune, ou fluide, n'existait que chez les enfants et qu'elle avait quasiment disparu dans un corps adulte. Cette étude montre non seulement que cette "bonne graisse" est toujours présente chez les adultes, mais qu'elle reste active, expliquent les auteurs de ces travaux parus dans la revue américaine "New England Journal of Medicine".
Nouvelle thérapie
"Le fait qu'il y ait de la graisse brune chez les adultes indique que nous avons une nouvelle cible importante pour traiter l'obésité et le diabète adulte", souligne le Dr Ronald Kahn, de la faculté de médecine de l'Université de Harvard (Massachusetts) et principal auteur de l'étude.
L'idée d'une nouvelle thérapie anti-obésité avancée par ces chercheurs consiste à trouver un moyen de stimuler la formation de graisse brune de manière à contrôler le poids et à améliorer le métabolisme du glucose.
"Nous avons observé des différences importantes parmi les individu dans la quantité de graisse brune selon l'âge, les taux de glucose sanguins et plus important encore le niveau d'obésité", ajoute le Dr Aaron Cypess, de la faculté de médecine de Harvard, un des principaux coauteurs de cette recherche.
Jeunes et minces
Sans surprise, l'étude, conduite à partir d'une base de données portant sur 1972 patients, indique que les plus jeunes avaient généralement les plus grandes quantités de graisse brune.
La recherche a aussi montré que cette graisse était plus active en hiver, quand il fait plus froid, assurant sa fonction de brûler de l'énergie pour produire de la chaleur. Cette graisse était également plus fréquente chez les adultes minces ayant des taux normaux de glucose dans le sang.
"Le plus intéressant est le fait que les personnes souffrant d'excès de poids ou d'obésité avaient le plus souvent beaucoup moins de graisses brunes", relève le Dr Kahn.