L'apprentissage de la lecture est un sujet qui a intéressé de nombreux pédagogues. Il est un des apprentissages essentiels de l'école primaire avec l'écriture et les mathématiques, et le premier but de la scolarité obligatoire.
Age idéal et contexte
Dans de nombreux pays, l'apprentissage de la lecture commence à l'âge de la scolarité obligatoire, aux alentours de six ans, et parfois dès cinq ans comme aux États-Unis.
Certains considèrent par contre qu'il est nécessaire d'attendre jusqu'à sept ans afin que l'enfant ait la maturité nécessaire. C'est le cas par exemple dans le système éducatif finlandais.
Pour pouvoir aborder efficacement l'apprentissage de la lecture, certaines compétences préalables doivent être acquises tant d'un point de vue intellectuel que du point de vue psychomoteur : compréhension du langage, aptitude à l'analyse et à la synthèse mais aussi latéralisation et motricité fine.
L'envie d'apprendre, et l'ambiance de confiance dans laquelle se passe l'apprentissage sont également des points importants. Pour cela, la lecture régulière d'histoires à un enfant est considérée comme un facteur fortement incitatif
Méthodes:On oppose habituellement deux types de méthodes d'apprentissage de la lecture : l'une va de l'élément simple, la lettre, vers le texte (méthodes synthétiques, dites également syllabiques ou alphabétiques), l'autre va du texte vers la lettre (méthodes analytiques, dites également semi-globales).
La méthode syllabique, ou méthode synthétique ou alphabétique, est une méthode d'apprentissage de la lecture qui se base sur la genèse des sons de la langue parlée par assemblage de syllabes. Elle est souvent opposée à la méthode globale. Elle repose sur les propriétés phonétiques de notre alphabet et à comme base les lettres et les sons. Une fois que ceux-ci sont maîtrisés, l'enfant apprend à les composer en syllabes puis en mots.
Déjà pratiquée dans la Grèce antique elle consiste à partir des éléments les plus simples : les lettres et les sons. Une fois que ceux-ci sont maîtrisés, l'enfant apprend à les composer en syllabes puis en mots. C'est le fameux « B - A, BA » (où les lettres B et A donnent la syllabe BA).
La méthode globale est une méthode d'apprentissage de la lecture. Elle a pour ambition de faire acquérir à l'élève une stratégie de déchiffrage des mots en tant qu'image visuelle indivisible.
Cette méthode est apparue historiquement par opposition à la méthode syllabique, qui s'articule autour de la genèse des sons de la langue par assemblage de syllabes.
La lecture se fait par la reconnaissance d’un mot en entier, ce type de méthode est utilisé pour apprendre à lire des langues comme le chinois, c’est une méthode que l’on peut appeler idéovisuelle et est très peu utilisée. Les mots s’apprennent comme des images, ainsi un signe correspond à un mot.
Méthode mixte
Appelée également « méthode semi-globale », cette méthode tente de combiner les avantages de la méthode analytique et synthétique, les mots appris par l'analytique étant utilisés pour découvrir les syllabes et sonorités, permettant ainsi le déchiffrage de nouveaux mots. En pratique, elle commence généralement par faire apprendre par cœur un certain nombre de mots, tels qu'articles et mots de liaison, pour poursuivre en se combinant avec une analyse syllabique ou phonétique.
La méthode mixte n'est pas une méthode synthétique. C'est une méthode analytique puisqu'elle va du texte vers la lettre et qu'elle aborde la lecture par les phonèmes auxquels elle fait correspondre les différents graphèmes.
Méthode naturelle
Célestin Freinet a créé en 1925 la « méthode naturelle ». Fondée sur le processus du tâtonnement expérimental et les interactions entre l'individu et le groupe, elle s'appuie sur les intérêts réels de l'enfant et lui permet de mettre en œuvre simultanément toutes les approches qui lui sont nécessaires : syllabique, globale, corporelle, sociale... La méthode naturelle n'utilise pas de manuel, mais les écrits des enfants eux-mêmes, riches de sens pour eux.
Perfectionnement et vitesse de lecture
De nombreuses études établissent que le temps consacré à lire par l'enfant est un déterminant essentiel du niveau de lecture. Or, ce dernier influence positivement le premier en retour par le biais du développement de l'intérêt pour la lecture. De fait, l'écart entre les pratiques ou les représentations de la lecture se creuse très facilement entre les jeunes qui lisent et ceux qui ne lisent pas, les premiers pouvant être confrontés à 5 millions de mots par an, les seconds à moins de 10 000. Les milieux familial et scolaire ont de ce point de vue un rôle fondamental à jouer en tant que déclencheurs possibles de la lecture précoce des enfants.